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«Le Sommet mondial des Cités à Rabat est une reconnaissance des choix stratégiques du Maroc»

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«Le Sommet mondial des Cités à Rabat est une reconnaissance des choix stratégiques du Maroc»

5.08.2013
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Mohammed Kenbib.

Source: www.lematin.ma

Le sommet mondial des Cités qui est organisé tous les 3 ans se tiendra pour la première fois en terre africaine à Rabat. Le IVe congrès mondial de CGLU (Cités et gouvernements locaux unis) aura lieu du 1er au 4 octobre, coïncidant avec le centenaire du mouvement municipal international, né en 1913.

Quelque 4 000 dirigeants locaux et régionaux, élus et hauts fonctionnaires, ministres, représentants d'ONG et Chefs d’État venus du monde entier vont débattre sur le thème «Imaginer la société, construire la démocratie», traitant de questions concrètes qui touchent la qualité de vie et l’accès aux services essentiels, la nouvelle gouvernance, la péréquation et la solidarité entre les territoires… Cet événement grandiose est l’occasion pour nous de revenir avec l’historien Mohammed Kenbib, sur l’histoire actuelle de Rabat, qui fête son centenaire en tant que capitale politique et administrative du Maroc. Avec l’émergence de pôles industriels, culturels, avec les aménagements de la Vallée du Bouregreg, qui ont permis la réconciliation de Rabat et de Salé, la ville a changé. Mais peu connaissent son histoire.

Pourquoi le choix de la capitale s’est-il porté sur Rabat et non sur Fès ? Nous avons posé la question à Mohammed Kenbib, historien à l’Université Mohammed V de Rabat. Ses recherches portent sur les mutations de l’État et de la société au Maroc à l'époque contemporaine, les relations internationales et l’histoire du temps présent. Auteur de plusieurs articles et ouvrages, notamment sur le système des protections étrangères et les relations judéo-musulmanes, il a été professeur visiteur à l'Université Paris I-Sorbonne, Senior Associate Professor à l’Université d’Oxford et Fulbright Scholar in Residence, en Pennsylvanie.

Le Matin : L’année 2012 marque le Centenaire de la promotion de Rabat au statut de capitale politique et administrative du Royaume. Quelles sont les raisons ayant incité, voilà un siècle, le premier Résident général de France au Maroc, le général Lyautey, à faire de cette ville la capitale politique de «l’empire chérifien» ? 

Mohammed Kenbib : Ce que l’on peut remarquer, si on prend un peu de recul par rapport à l’événement en tant que tel, c’est que la commémoration de ce Centenaire s’est déroulée normalement, sans acrimonie et sans surenchère verbale. Cette relation apaisée que nous avons avec la phase du Protectorat, pourtant cruciale de l’évolution du Maroc, mérite de retenir l’attention. 

Concernant le choix de Lyautey de faire de Rabat la capitale de l’empire chérifien, selon la terminologie officielle de l’époque, il conviendrait sans doute de rappeler, au préalable, que la dénomination de «capitale impériale» s’applique habituellement à Fès, Marrakech, et Meknès. Cela ne signifie pas que Rabat n’avait pas, elle aussi, cette dimension-là. Et ce, dans la mesure où les sultans, dans leurs pérégrinations entre le nord et le sud du pays, passaient souvent par cette ville, y séjournaient, et y recevaient non seulement des délégations de tribus, mais aussi des ambassadeurs étrangers. Certains d’entre eux y ont érigé des palais.   

Quant aux raisons ayant motivé le choix de Lyautey, elles sont nombreuses et complexes. Il y a d’abord la situation géographique de Rabat. Compte tenu des difficultés que posait naguère la jonction entre Fès et Marrakech à travers le «piémont» du Moye-Atlas et la plaine du Tadla, cette ville littorale paraissait à bon nombre d’Européens, et depuis fort longtemps, comme le lieu de passage obligé entre le nord et le sud du Maroc. En bon stratège, Lyautey ne pouvait ignorer, à une époque où la conquête militaire avait à peine commencé et où toutes les tribus s’apprêtaient à défendre l’indépendance du pays et leur liberté, qu’avec Rabat il avait l’océan et le large derrière lui et ne risquait pas d’être assiégé et assailli de toutes parts. En termes plus concis, il a tout simplement tiré les leçons des événements qui se sont déroulés à Fès en avril 1912.

Les conséquences de l’Intifadat de Fès

Des événements qui vont marquer une inflexion dans le cours de l’histoire. En quoi consistaient précisément ces leçons ?

Ces leçons ne se sont pas limitées au seul transfert de la capitale. Elles ont en fait profondément marqué la stratégie d’ensemble de Lyautey et sa «politique indigène». De manière succincte, disons que lorsque s’est propagée la nouvelle de la signature du traité du protectorat (30 mars 1912), et qu’a éclaté, près de deux semaines plus tard, une grande insurrection à Fès, toutes les tribus, à commencer par celles des environs immédiats de la cité idrisside, se sont soulevées. Les Français, notamment leur ambassade et leurs troupes présentes à Fès, se sont trouvés dans une situation critique. Lyautey, qui est arrivé sur place quelques jours plus tard, a eu le sentiment qu’à ce moment-là le sort du protectorat ne tenait qu’à un fil et qu’il risquait d’être un protectorat mort-né… Il fallait donc trouver une ville où ne puisse pas être réédité un tel précédent et ce que des publicistes ont appelé «les journées sanglantes de Fez» ; les nationalistes marocains parlant quant à eux d’«Intifadat Fas».

Diverses publications ont marqué la commémoration de ce Centenaire. Dans la préface de l’un des ouvrages parus à cette occasion, vous évoquiez l’intérêt porté par «les Européens de passage, agents consulaires, missionnaires, ethnographes, sociologues, linguistes, archéologues et historiens, notamment des membres de l’Institut des hautes études marocaines (fondé en 1921), à Rabat, de manière spécifique ou plus ponctuelle, avant 1912 et après l’instauration du Protectorat». Y a-t-il une explication à cet intérêt ?

Là aussi il y aurait tout un faisceau de considérations à prendre en compte. L’une des causes de cet intérêt dérive du choix même de Rabat en tant que nouvelle capitale, de l’image de Rabat dans l’imaginaire des Européens et l’histoire des relations maroco-européennes. Il serait sans doute inutile d’insister à cet effet sur la terreur qu’inspiraient aux Européens du XVIIe jusqu’au début du XIXe ceux qu’ils appelaient les «corsaires salétins» – en fait rbatis et slaouis. Rabat était, en effet, avec Salé et Tétouan, l’une des principales bases de ce qui était considéré de ce côté-ci du détroit de Gibraltar comme étant «la guerre sainte en mer». Les récits des captifs chrétiens qui parvenaient à recouvrer leur liberté contribuaient à la propagation de cette image de Rabat. «Tel est le cas des traces qu’a laissées dans une Relation de [sa propre] captivité dans les royaumes de Fez et de Maroc (publiée en 1683), un jeune Français, Germain Mouette, détenu d’abord dans cette ville puis à Meknès entre 1670 et 1683. Ce personnage est aussi l’auteur d’un autre livre, Histoire des conquêtes de Muley Archy, connu sous le nom de roi de Tafilet et de Muley Ismaïl, son frère et successeur à présent régnant.»

Entre la tradition et la modernité

Dans la note de présentation de «Rabat ou les heures marocaines», livre des frères Jean et Jérôme Tharaud, réédité par la Faculté des lettres et des sciences humaines de Rabat, vous souligniez le fait que «le vieux Maroc avec ses traditions et coutumes demeurait fortement présent, mais où le progrès et la modernité commençaient à peser sur l’ordre ancien et à le changer selon le dosage voulu par le Résident général». Qu’entendez-vous par là ?

Pendant le XIXe siècle et face aux pressions et à la pénétration européennes, toutes sortes de tentatives ont été déployées, notamment à l’époque du sultan Moulay Hassan (1873-1894), pour doter le pays des moyens nécessaires à la préservation de son indépendance. Ces efforts n’ont pas abouti sur le long terme, essentiellement du fait de l’opposition des puissances à toute réforme contrariant leurs intérêts et le processus de mise en dépendance du Maroc, mais en raison aussi des défaillances de l’élite marchande clientélisée précisément par ces mêmes puissances par le biais du système des protections et des naturalisations, des pesanteurs inhérentes au système tribal, et des hésitations et des divisions du Makhzen lui-même en la matière.

Avec le Protectorat, Lyautey s’est attaché à trouver un savant équilibre entre modernité (ou modernisation) et tradition (ponctuée parfois de traditionalisation).

Pour Lyautey, Officier de la République, mais monarchiste dans l’âme et fasciné par le Maroc dont il voulait faire une sorte de joyau de l’empire colonial français, comparable à ce que les Indes représentaient pour l’Empire britannique. Il s’agissait, d’un côté, de préserver l’ordre ancien, c'est-à-dire le Makhzen, l’ordre social traditionnel, les us et coutumes, les zaouïas, les corporations, etc., et d’un autre côté, de moderniser le pays, principalement au niveau des infrastructures et des modes d’exploitation de ses ressources agricoles et minières. Son ambition était de transformer le Maroc en «Californie française».

On connait l’œuvre de Daniel Rivet et d’autres historiens français. Il reste que les historiens marocains ne se sont pas encore attelés à cette période de l’histoire nationale. Même si c’est un travail de longue haleine peut-on évaluer en quelques mots l’œuvre du Maréchal Lyautey ?

Je ne me hasarderai pas à le faire en quelques mots… En tout cas, il ne faut pas perdre de vue dans cette évaluation d’autres facteurs tels que la nécessité où se trouvait le Résident – tout «Proconsul» qu’il était de facto – de se concilier le Sultan – clé de voûte à ses yeux de tout le système du protectorat –, les luttes des Marocains pour défendre leurs droits, le contexte international et les traités antérieurs à 1912, notamment la convention d’Algésiras (1906). Il faut aussi tenir compte de la situation créée précisément par le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914 et de l’âpreté de la résistance armée à laquelle s’est heurtée la conquête militaire du pays («la pacification» dans la terminologie officielle), puisque les derniers réduits (Bou Gafer) ne sont tombés qu’en 1934.

On pourrait alors relever, sur le long terme, la préservation de la personnalité politique du Maroc, la permanence de l’identité culturelle des Marocains dans sa diversité, la mise en place d’infrastructures modernes, l’élaboration de règles d’urbanisme ayant contribué à la préservation des médinas, de l’architecture traditionnelle et de l’art hispano-mauresque, etc. Les Marocains en ont payé le prix, bien évidemment. Que l’on se souvienne à cet égard de ce que le «Tertib» signifiait pour la masse des fellahs… En termes plus clairs, le bilan ne peut être, pour le moins, que fortement contrasté. Je m’empresse d’ajouter que l’étude systématique, notamment historique, de la période du Protectorat, reste à faire.

La culture, un atout important

À l’époque du Protectorat, on a souvent comparé Rabat à Washington et Casablanca à New York… Le choix était-il judicieux ?

Cela fait penser au «Maroc, Californie française»… Il y a, bien entendu, une part de vrai dans ces comparaisons, avancées, il faut le rappeler, dans les années 1920 et 1930 déjà. Toutes proportions gardées, le rythme de Casablanca était (et demeure) effectivement aussi trépidant que celui de New York aussi bien dans le domaine économique, financier et boursier qu’au niveau des activités portuaires et du trafic aérien. Quant à Rabat, son calme relatif, ses larges avenues, l’harmonie de son architecture, ses monuments imposants et ses espaces verts pouvaient faire penser à Washington. Aujourd’hui, si on veut faire un saut dans le présent, Casablanca a pris une envergure encore plus grande qui justifie sans doute davantage la comparaison. Quant à Rabat, c’est une belle capitale qui s’est considérablement agrandie, s’est enrichie de beaux monuments et d’allées fleuries, et s’est dotée de moyens de transport en commun dignes de ce début du XXIe siècle.

Rabat a pendant longtemps semblé tourner le dos au reste du pays. Aujourd’hui, les choses ont changé. En plus de son rôle de capitale politique et administrative, Rabat est devenue la capitale du savoir, de la recherche, des universités, des musées… Comment en tant qu’intellectuel percevez-vous ce changement ?

Cette évolution est dans l’ordre des choses. Rabat occupe effectivement une place de choix en matière de vie culturelle, d’enseignement universitaire et de recherche scientifique. L’Université 
Mohammed V a été la première université moderne du Royaume et a su préserver son avance dans plusieurs disciplines. Elle participe au développement du pays et à son rayonnement sur le plan international. On ne peut que s’en féliciter. Il faut espérer que l’investissement dans la culture et le savoir se poursuive et se fasse de manière plus conséquente, car c’est là l’un des moyens de tirer activement avantage de la mondialisation au lieu de la subir. La culture n’est pas un luxe. Elle représente, de toute évidence, un enjeu de première importance. Les Chinois la considèrent, ainsi que cela a été répété dans un récent congrès du Parti communiste réuni à Pékin, comme «le sang qui circule dans les veines de la nation».

Rabat accueille du 1 au 4 octobre 2013 le Sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux sous le thème «imaginer la société, construire la démocratie». Peut-on percevoir le choix de Rabat comme une consécration ?

Ce choix est, à mon sens, une reconnaissance de ce que représente en fait le Maroc en tant que tel, ses choix stratégiques, ses acquis politiques, ses réalisations socio-économiques et son positionnement sur la scène internationale. Comme les grandes décisions sont prises dans la capitale, il est normal que Rabat soit, d’une certaine manière, le symbole de toutes ces avancées, des programmes en cours de réalisation et des projets d’avenir. Cette «consécration», pour reprendre votre formule, s’ajoute au choix de cette cité comme «capitale de la culture arabe en 2003», et à son inscription par l’UNESCO en juin 2012 au patrimoine mondial de l’humanité.

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